L'invocation des droits des patients ne devrait pas être nécessaire

L'invocation des droits des patients ne devrait pas être nécessaire

01 avril 2019

À l'occasion de la Journée européenne des Droits des patients

La demande de participation des citoyens et d'implication réelle de la part des décideurs politiques éclabousse l'écran de télévision. Les manifestations pour le climat ou celles des gilets jaunes ne me réjouissent pas ni la démission d'un ministre. Tout cela semble illustrer le fait que les gens ne s'écoutent pas suffisamment. Je pense qu'il faut une vraie « co-habitation » : comprendre le point de vue de chacun et s'efforcer de faire ce qui convient le mieux pour tout le monde. Il y a encore du chemin à parcourir. Pire encore, le fossé entre les citoyens et les décideurs semble énorme. Je pense qu'il est urgent d'adopter une attitude différente. Les décideurs doivent mieux comprendre les conséquences de la politique sur la vie quotidienne des citoyens. Les citoyens, pour leur part, doivent comprendre qu'un problème peut parfois être extrêmement complexe et ne peut être résolu en appuyant simplement sur un bouton. Et les citoyens et décideurs doivent réaliser que la solution se situe sans doute quelque part entre les deux.

Intérêt pour les points de vue de chacun

Cette idée s'applique aux soins de santé. Là aussi, une attitude différente est requise, une attitude dont le mot « ensemble » constitue la substance. Bien trop souvent encore, les choses tournent mal parce que le patient et le médecin ne sont pas suffisamment attentifs aux points de vue de chacun. Je généralise bien entendu quand je dis que les médecins examinent encore trop les choses sous l'angle purement biomédical et sous-estiment l’importance de leur attitude envers le patient. De nombreux médecins reconnaissent en effet aussi son importance. Et je sais également que tous les patients ne se comportent pas comme des consommateurs et n’exposent pas leurs exigences au médecin. Car nombre de patients sont simplement vulnérables et éprouvent de l'incertitude.

Une approche égalitaire

Le patient ne doit pas s'aplatir et le médecin ne doit pas être placé sur un piédestal. La diversité des visions est une force. D'autres cultures, d'autres expériences, une éducation différente, des passés différents, un autre sexe, etc. peuvent nous enrichir. Le respect mutuel et une approche égalitaire devraient caractériser la relation prestataire de soins-patient. Par conséquent, les droits légaux des patients et du médecin ne devraient jamais être invoqués. Parce que la nature de leur relation n'exige pas cela.

Nous reviendrons certainement sur cette question lors du symposium « Patient et prestataire de soins : pilote et copilote ? » le 1er octobre prochain. Ceux qui souhaitent y assister peuvent d'ores et déjà s'inscrire via www.patient-zorgverlener.be.

 

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Edgard Eeckman Edgard Eeckman
Edgard Eeckman
Manager en communication
Edgard Eeckman est responsable du service de communication de l'UZ Brussel. Il est collaborateur scientifique au « Research Center for Culture, Emancipation, Media and Society » (CEMESO) - VUB et docteur en études des médias et de la communication. Il a passé un doctorat sur l'autonomisation du patient (« patient empowerment »). Plus d'informations à ce sujet sur www.patientempowerment.info. Vous pouvez également le suivre sur Twitter, @eeckman.

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