Le système de santé en Belgique « Beaucoup de défis et un enthousiasme énorme »
18 juillet 2019Notre système de santé vit un moment difficile. Et il y a à cela de bonnes raisons. La situation se résume quelques mots : un manque chronique de temps. De temps pour prendre du recul, pour diriger et gérer, pour la recherche, pour le patient. C’est la conséquence de plusieurs dilemmes.
Beaucoup de gens souhaitent mieux concilier vie professionnelle et vie privée, alors même qu’on leur demande de travailler de façon plus intensive. Le coût de la santé s’envole, alors même que le budget disponible est restreint. Le nombre de processus et de procédures ne cesse d’augmenter, alors même que les gens ont besoin de plus d’attention. De plus en plus de personnes sont en demande de soins de santé, alors même qu’on manque de soignants. Tout cela fait flamber la pression au travail : il faut travailler plus et il y a moins de temps pour le faire. La quasi-totalité des prestataires de soins l’ont expérimenté par eux-mêmes et la première victime, c’est le patient. Il nous faut remettre au goût du jour le temps humain.
« La volonté de s’améliorer »
Un fait rassurant est qu’il existe une grande volonté et un grand enthousiasme pour améliorer les soins. Je l’ai constaté par moi-même il y a peu à Amsterdam où, dans le cadre de la « UZ Brussel Leadership Academy », j’ai réuni pendant deux jours une vingtaine d’anciens étudiants de la formation « Managing Health Care Delivery » de Harvard. L’objectif était d’échanger sur « Le bouleversement des résultats et de la création de valeur dans le domaine de la santé par la technologie et le leadership humain ».
Cet échange de visions entre les invités, qui venaient du monde entier, et les représentants des autorités de divers pays venus des Etats-Unis, d’Europe, d’Asie... m’a profondément rassuré. Certes, de nos jours, les prestataires de soins sont tenus de sortir de leurs rôles traditionnels : ainsi, les médecins doivent aussi être des managers ; le leadership prend de plus en plus d’importance ; l’utilisation des ressources financières demeure inefficace ; l’utilisation de la technologie ne doit pas devenir une fin en soi. Et il ne faut jamais, au grand jamais, perdre de vue le patient. Quoi que nous fassions, le patient reste notre principal partenaire.
La situation est complexe. Pourtant, à mon retour à Bruxelles, je me suis senti optimiste. On y arrivera.
Je suis certain que ce sujet sera également évoqué lors du symposium sur les perspectives de la relation entre les patients et les prestataires de soins du 1er octobre.
Photo : Le Prof. Paul Verdin, Solvay Business School Brussels (ULB) et Berlin School of Creative Leadership, au cours de la réunion « UZ Brussel Leadership Academy » à Amsterdam

