La maltraitance infantile ne prend pas de vacances

La maltraitance infantile ne prend pas de vacances

29 juin 2022

Comment rester vigilant?

En-fin les vacances ! Il me semblait avoir reçu ce message de la merveilleuse mais chaotique acclamation des enfants. Un son assourdissant qui a fait disparaître la dernière cloche d'école dans l'air. Un ou deux enfants par classe ne sont probablement pas en train d'applaudir. La porte de leur lieu sûr sera fermée pendant deux mois. Au lieu d'un ticket pour le soleil, un nuage sombre de violence domestique ou d'abus plane au-dessus de leur tête. Comment reconnaître les signes, surtout maintenant qu’on verra moins ces enfants tout l’été ?

De nombreux enfants sont victimes de violences

La maltraitance infantile. C'est un gros mot. Une chose dont nous préférerions ne pas avoir à nous occuper. Pourtant, nous ne pouvons pas faire l’autruche. De nombreux enfants subissent des violences à la maison (ou ailleurs). De toutes sortes de façons. 10% des enfants sont victimes de violences physiques, 3% de violences extrêmes. Il s'agit de chiffres bruts, et nous soupçonnons que le chiffre final sera encore beaucoup plus élevé. Et les signes ne sont pas toujours les mêmes. Chaque situation est différente et chaque enfant réagit différemment. En outre, ces signes ne signifient pas nécessairement qu'il est question de maltraitance infantile. En outre, il est peut-être encore plus important de connaître les différents facteurs de risque de la maltraitance infantile.

Un handicap physique ou mental, une maladie ou un trouble du développement créent davantage de stress et augmentent ainsi le risque de maltraitance et de négligence.

L'un d'entre eux est l'entourage ou les conditions de vie dans lesquels l'enfant se trouve. Malheureusement, les quartiers où il y a plus de criminalité, de pauvreté, de retard social et/ou de drogues sont un facteur déclenchant de la maltraitance infantile. Mais les problèmes sociaux ou psychologiques des parents ou des personnes qui s’en occupent peuvent également jouer un rôle. Il suffit de penser aux parents qui ont eux-mêmes été maltraités. Le stress, le manque de compétences éducationnelles, la monoparentalité ou la taille de la famille sont également des facteurs de risque de maltraitance infantile. De plus, tous les enfants ne sont pas aussi faciles. Un handicap physique ou mental, une maladie ou un trouble du développement créent davantage de stress et augmentent ainsi le risque de maltraitance et de négligence.

La suite sous la photo.

Reconnaissez les signes

Des ecchymoses peuvent suggérer une maltraitance physique. Les changements de comportement peuvent éventuellement suggérer un abus sexuel. Et un changement soudain dans le contact avec les autres pourrait indiquer une maltraitance émotionnelle. Cependant, il ne s'agit pas d'une somme de signaux. Ce qui est important, c'est que vous sachiez à quoi peut ressembler la maltraitance infantile. Pour que vous puissiez agir (plus) rapidement. Surtout maintenant que ces enfants seront soudainement vus ou remarqués beaucoup moins pendant deux mois.

Quels peuvent être les signes potentiels ?

Signes physiques Signes de contact Signes comportementaux

A souvent des maux de ventre, de tête ou tombe dans les pommes.

Dans son monde à lui/elle.

Vite distrait(e).

A pris du poids ou en a perdu

Demande beaucoup d’attention ou a peur d’être seul(e).

Hyperactif ou calme.

Fatigué(e).

A peur de certains endroits ou de certaines personnes.

Rebelle.

Souvent malade ou malade pendant une longue durée.

Ne veut pas être touché(e).

Négatif par rapport à soi-même, aux autres ou au monde.

Des cheveux sales ou une dentition en mauvais état.

Dévie le regard quand on le/la regarde.

Reproduit des situations violentes ou sexuelles.

Ecchymoses, blessures ou cicatrices.

 

Se fâche vite, frappe ou mord.

Vêtements et chaussures sales ou usés.  

Vole ou endommage des objets.

    Consomme de l’alcool ou de la drogue.

 

Une suspicion? Agissez toujours!

Il est difficile de croire que les bébés et les jeunes enfants sont aussi régulièrement victimes de maltraitance. Parfois, nous ne pouvons pas et ne voulons pas y croire, et nous passons donc souvent à côté. Une puéricultrice d'une crèche a réussi à enlever les cache-œil lorsqu'elle a changé Liam (un nom d’emprunt), un bambin de deux ans, récemment. Il était couvert de brûlures. Un fait que sa mère n'avait pas mentionné quand elle l'a déposé ce matin-là. De plus, les blessures semblaient tout sauf bien soignées. Beaucoup de gens hésiteraient à agir. Il leur est souvent difficile d’évaluer si un enfant est en danger ou non. Mon conseil ? Agissez toujours. C'est ce qu'a fait cette puéricultrice. Elle a fait part de ses doutes au Vertrouwenscentrum Kindermishandeling.

En cas de maltraitance, il n’est pas toujours question de mauvaise volonté. Parfois, les adultes ne se sentent pas bien dans leur peau et leur frustration est injustement déversée sur l'enfant.

Maltraiter

Grâce à des photos, nos travailleurs sociaux ont pu évaluer la situation et aider à prendre les bonnes mesures. Nous recommandons généralement d'aller voir les parents. Vous pouvez leur demander si tout va bien. Peut-être que cela devient un peu trop pour eux ? C'était certainement le cas avec Liam. Il n'était pas tant maltraité, il était plutôt négligé. Les brûlures, par exemple, ont été causées par une surveillance parentale insuffisante. Mais après avoir appris à mieux connaître la famille, nous avons pu - malheureusement - cocher d'autres facteurs de risque de maltraitance infantile. Nous avons découvert que Liam avait été témoin à plusieurs reprises de graves violences entre ses parents. Il avait lui-même des problèmes de comportement. Il ne parlait pas encore ... Mais grâce à la vigilance de la crèche, à la coopération du médecin généraliste et de Kind & Gezin (équivalent flamand de l’ONE), nous avons pu aider cette famille. Avant qu’il n’y ait de réelles grandes victimes. Avant que la justice n’entre en jeu. C'est exactement ce que nous voulons atteindre. Parce qu’en cas de maltraitance, il n’est pas toujours question de mauvaise volonté. Parfois, les adultes ne se sentent pas bien dans leur peau et leur frustration est injustement déversée sur l'enfant. Nous devons être capables de repérer ces situations et d’agir à temps.

Vous nous aidez?

Si vous soupçonnez un cas de maltraitance infantile, chattez ou surfez sur maintenantjenparle.be. Un expert écoutera votre histoire et vous posera des questions sur la situation qui vous préoccupe. Vous recevrez des conseils sur ce que vous pouvez faire vous-même. Ou vous pouvez officiellement (et anonymement) signaler vos suspicions. Si un enfant est en détresse, appelez évidemment le 112 immédiatement.

Les professionnels peuvent faire part de leurs inquiétudes directement au SOSenfants.

Depuis l'été dernier, les mineurs qui ont des questions sur la maltraitance, la négligence ou les violences sexuelles, ou qui en sont victimes, peuvent également se rendre sur le chat de maintenantjenparle.be.

Soyez vigilants aux traces de maltraitance

Tel est le titre du congrès de deux jours consacré aux aspects médicaux de l'approche multidisciplinaire de la maltraitance infantile à l'horizon 2022 (en néerlandais). L’événement est organisé par le Vlaams Expertisecentrum Kindermishandeling (Centre flamand d'expertise en matière de maltraitance infantile). Ils veulent ainsi accroître l'expertise des médecins et des paramédicaux en matière de première, deuxième et troisième ligne de traitement, et améliorer la détection des signes de maltraitance infantile. Rendez-vous les 14 et 15 octobre 2022 au Flanders Meeting and Convention Center au Zoo d'Anvers.

 

Pour plus d’infos et les inscriptions: congres.vertrouwenscentrum-kindermishandeling.be.

Chaque blog sur ‘UZ Brussel blogue’ reflète uniquement l’opinion de son auteur respectif.

Dr Vigdis Vanbeselaere Dr Vigdis Vanbeselaere
Dr Vigdis Vanbeselaere
Médecin de confiance au Vertrouwenscentrum Kindermishandeling à Bruxelles
Avec ses collègues, le Dr Vigdis offre des conseils, du soutien et de l’aide en cas de (suspicion de) maltraitance infantile dans la région de Bruxelles. Ils aident des familles et des professionnels de la santé à casser les tabous autour de la maltraitance et à chercher une aide adéquate.

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