L’UZ Brussel lance un dépistage cardiaque mobile dans toutes les communes bruxelloises

23 octobre 2025

L’UZ Brussel entame aujourd’hui une vaste étude scientifique consacrée au dépistage précoce des maladies cardiovasculaires auprès des habitants de la Région de Bruxelles-Capitale âgés de plus de 60 ans. Grâce à une unité mobile de dépistage, comparable à le « mammobile » bien connue pour le dépistage du cancer du sein, l’hôpital apporte littéralement la prévention cardiaque au cœur de la population bruxelloise.

 

Ce projet associe recherche clinique et objectif sociétal : mieux comprendre comment les conditions socio-économiques influencent la santé cardiaque et comment les campagnes de prévention peuvent être déployées de manière la plus efficace possible. 

Bien que la Belgique dispose d’un système de santé performant, des différences notables persistent en matière de santé et d’espérance de vie entre les groupes de population. Les personnes ayant un statut socio-économique plus faible présentent un risque accru de maladies cardiovasculaires et rencontrent plus souvent des obstacles dans l’accès aux soins. 

Le contexte bruxellois accentue ce risque : la Région est densément peuplée, socialement diversifiée et affiche un taux de pauvreté plus élevé que la moyenne nationale. Près d’un habitant sur trois y vit avec un risque de pauvreté ou d’exclusion sociale. 

Un dépistage au plus près de la population 

Avec son unité mobile, l’UZ Brussel propose un dépistage cardiovasculaire directement dans les quartiers bruxellois. Dans les prochains mois, cette unité se rendra dans les 19 communes de la Région de Bruxelles-Capitale. 

Les journées de dépistage auront lieu dans des endroits accessibles et fréquentés, tels que des marchés, des places publiques ou des gares, afin de toucher le plus grand nombre de personnes possible. Les habitants seront informés à l’avance via les canaux de communication locaux et les réseaux sociaux. 

L’étude s’adresse aux personnes de plus de 60 ans ne présentant pas d’antécédent cardiaque. La participation attendue est de 50 à 100 personnes par commune, soit environ 1 000 participants au total. L’attention portera dans un premier temps sur : 

  • les signes précoces de maladies des valves cardiaques (comme la sténose aortique ou l’insuffisance mitrale), 
  • la fibrillation auriculaire, un trouble du rythme cardiaque souvent asymptomatique, 
  • les facteurs de risque classiques tels que l’hypertension, le diabète, le tabagisme et le cholestérol élevé. 

Outre les données médicales, des informations démographiques et socio-économiques anonymisées seront collectées et croisées avec les statistiques existantes par commune. L’objectif est de déterminer si des différences mesurables existent, à Bruxelles, dans la prévalence des maladies cardiovasculaires entre les groupes de population ou entre les quartiers. 

Une recherche à impact sociétal 

Cette étude vise à mieux comprendre la répartition des maladies cardiaques à un stade préclinique au sein de la population bruxelloise. Il s’agit d’une première en Belgique, combinant à la fois la prévalence clinique des maladies cardiaques et les déterminants sociaux de la santé dans une même population urbaine. 

Les résultats devraient permettre de mieux saisir les liens entre pauvreté, niveau d’instruction, environnement de vie et maladies cardiovasculaires, et d’adapter les actions de prévention en conséquence. 

« En recueillant ces données, nous voulons non seulement savoir combien de maladies cardiovasculaires passent inaperçues à Bruxelles, mais aussi si certaines populations sont touchées de manière disproportionnée », explique le Dr Stijn Lochy, cardiologue à l’UZ Brussel. « L’objectif ultime est de mieux comprendre où les inégalités de santé se traduisent par des problèmes cardiaques, afin d’adapter la prévention et les soins à la réalité bruxelloise. » 

Lancement officiel 

L’unité mobile démarre aujourd’hui et se rendra dans les semaines et mois à venir dans plusieurs communes bruxelloises. 

La prochaine journée de dépistage est prévue le 18 novembre à Woluwe-Saint-Pierre. 

La participation est gratuite et volontaire. Les résultats de l’étude sont attendus en 2027.