Le traitement de fertilité MIV aussi efficace que la FIV classique pour les femmes atteintes du SOPK et avec moins d’effets secondaires

Le traitement de fertilité MIV aussi efficace que la FIV classique pour les femmes atteintes du SOPK et avec moins d’effets secondaires

09 février 2024

Une étude menée par Brussels IVF, le centre de reproduction humaine de l'UZ Brussel, montre que chez les femmes souffrant d'une forme prononcée du syndrome des ovaires polykystiques (SOPK), les chances d'avoir un enfant sont aussi grandes avec un traitement de fertilité par maturation in vitro (MIV) qu'avec un traitement classique de fécondation in vitro (FIV). Le SOPK est une affection hormonale qui touche environ 10 % des femmes et qui se caractérise souvent par une fertilité réduite due à un trouble de l'ovulation. Les résultats de cette étude ont été récemment publiés dans Human Reproduction, la revue scientifique de la European Society of Human Reproduction and Embryology. Ils offrent aux femmes atteintes d'une forme prononcée du SOPK une perspective favorable de traitement de la fertilité avec moins de risques d'effets secondaires et moins d'impact sur leur bien-être.

Les femmes atteintes du SOPK qui souhaitent avoir un enfant se voient généralement prescrire des comprimés ou des injections pour favoriser l'ovulation. Cependant, un nombre important de femmes ne parviennent pas à tomber enceintes ainsi et se tournent vers la FIV. La stimulation ovarienne hormonale classique, comme dans la FIV, présente un risque accru d'effets secondaires hormonaux et de complications telles que l’hyperstimulation ovarienne parce que de nombreuses follicules se développent en même temps. L’hyperstimulation se manifeste, par exemple, par une accumulation de liquide et des douleurs dans le bas-ventre, mais peut aussi s'accompagner de difficultés respiratoires.

Étant donné que les femmes atteintes du SOPK sont plus susceptibles de subir ces effets secondaires lors d'un traitement de FIV classique, la MIV, technique moins lourde, est très utile pour elles. Dans le cadre de la MIV, des ovules immatures sont ponctionnés dans l'ovaire et amenés à maturation en laboratoire avant d'être fécondés.

Pendant longtemps, l'efficacité moindre du traitement par MIV a été un argument pour opter immédiatement pour la FIV. Une étude récente portant sur plus de 1700 femmes atteintes du SOPK ayant suivi un traitement de fertilité à l'UZ Brussel a montré que chez les femmes avec une concentration significativement élevée d'hormone antimüllérienne (AMH) dans le sang, les chances d'avoir un enfant après un seul traitement par MIV étaient d'environ 50 %. Un taux élevé d'AMH indique une réserve accrue d'ovocytes dans les ovaires. L'AMH prédit le nombre d'ovules qui peuvent être prélevés des ovaires d'une femme.

La MIV entraîne moins de complications et donne autant de chances de tomber enceinte

Les chances de grossesse chez les femmes avec une concentration très élevée d'hormone antimüllérienne (AMH) dans le sang étaient à peu près les mêmes après la MIV qu'après un traitement de FIV classique. La différence de taux de réussite était inférieure à 10 % chez ces femmes, et l'analyse statistique a montré qu'il n'y avait pas de différence d'efficacité entre les deux options thérapeutiques. Un traitement par FIV est certes plus lourd. Les femmes doivent s'injecter des hormones pendant environ deux semaines, alors qu’un traitement par MIV ne nécessite qu'une à trois injections. 

Linde Mostinckx, coordinatrice de la clinique SOPK à l'UZ Brussel : « L'analyse a montré que les femmes qui ont choisi le traitement par MIV, moins lourd, en concertation avec leur médecin, n'ont pas mis plus de temps à tomber enceintes. Les chances de réussite après la MIV étaient inférieures à celles pour la FIV classique chez les femmes souffrant d'une forme légère de SOPK, mais ce syndrome est une maladie hétérogène qui peut varier d'un trouble hormonal léger à un syndrome plus grave avec une concentration accrue d'hormones mâles, des ovaires fortement hypertrophiés et l'absence de menstruations. C'est surtout dans cette dernière forme que la MIV s'avère être un traitement sûr, efficace et moins lourd pour les patientes ».

La MIV : pas un traitement de fertilité approprié pour tout le monde

Dans le cadre d'une étude rétrospective, l'équipe de Brussels IVF a analysé les chances de grossesse chez 463 femmes atteintes du SOPK ayant suivi un traitement par MIV et chez 1244 femmes atteintes du SOPK ayant suivi un traitement par FIV classique. 

Dans le groupe total de femmes atteintes du SOPK, le taux de réussite après la MIV (42,8 %) était significativement inférieur au taux de réussite après la FIV (63,8 %). Étant donné que toutes les femmes atteintes du SOPK ne présentent pas les mêmes symptômes et que la gravité de la maladie varie considérablement, les chercheurs ont ensuite représenté graphiquement le taux de réussite du traitement en fonction de la gravité de la maladie.

Le surpoids et l'obésité réduisent les chances de tomber enceinte, mais les chances de réussite d’un traitement par MIV ont augmenté à mesure que la concentration d'AMH mesurée chez la femme était plus élevée. En revanche, chez les femmes avec une concentration élevée d'AMH et donc une forme prononcée de SOPK, le taux de réussite augmente progressivement en cas de traitement par MIV, tandis qu’il diminue en cas de traitement par FIV classique. 

Professeur Michel De Vos, chef du service de Brussels IVF : « Nos taux de réussite illustrent que pour un groupe cible spécifique de patientes présentant une forme prononcée de SOPK, et donc une réserve ovocytaire accrue, les chances d'avoir un enfant après la MIV sont presque comparables (moins de 10 % de différence) aux chances d'avoir un enfant après une FIV, avec la différence importante qu’un traitement par MIV a moins d'impact sur la patiente : il faut moins d'hormones et la patiente doit se rendre moins souvent au centre de PMA pour le suivi du traitement. Ceci est particulièrement important pour les femmes souffrant du SOPK ».

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