Accordez des vacances aussi à votre vessie

Accordez des vacances aussi à votre vessie

25 juillet 2022

Quelques conseils pour uriner moins souvent lors d’un long voyage en voiture

Vos vacances sont presque arrivées. Bien vite boucler ce dernier rapport, vider votre boîte mail, assister à quelques réunions (importantes ou non), briefer vos collègues... et surtout, programmer votre absence du bureau. Vous espérez que votre vessie hyperactive aussi prendra quelques vacances. Surtout si plusieurs heures d’embouteillages vous séparent de votre destination de vacances ou de la prochaine station-service. Les envies fréquentes d’uriner, cela vous parle ? Dans ce cas, vous souffrez peut-être de pollakiurie : un trouble de la vessie aussi gênant que difficile à prononcer. Pourtant, il existe bien des moyens de le prévenir ou de le traiter (partiellement).

Pollakiurie, vous dites ?

Normalement, nous urinons environ six à huit fois par jour, parfois une fois la nuit. Si vous avez besoin d’uriner plus souvent – disons, toutes les heures –, c’est que vous avez une vessie hyperactive. On parle alors pollakiurie. Entre 10 et 45 % des femmes en souffrent, tout comme 7 à 30 % des hommes. Le risque augmente avec l’âge. Les personnes atteintes de pollakiurie ont beaucoup de mal à se retenir d’uriner et laissent de temps à autre s’échapper quelques gouttes. Il existe parfois une cause sous-jacente, comme une hypertrophie de la prostate, une irritation de la paroi vésicale, une cystite latente ou un trouble neurologique. Mais le plus souvent, la cause est inconnue. Le grand coupable de ces envies pressantes ? Des contractions incontrôlées de la vessie. Le cerveau reçoit un signal indiquant que la vessie est pleine alors qu’elle ne l’est pas, ou bien le signal arrive trop tard, ce qui provoque une envie soudaine et très pressante d’uriner. Plus de 40 % des patients souffrent à un moment ou à un autre de fuites urinaires incontrôlées. Ce phénomène peut se produire spontanément, mais il peut aussi être déclenché par le froid, le stress ou certains produits comme la caféine. En connaissant les principaux déclencheurs, que nous vous listons ci-après, vous pourrez rester maître de votre vessie lors des longs trajets en voiture cet été.

" Préparer votre vessie à un long voyage en voiture ne commence pas au moment de claquer la porte, mais souvent des mois à l’avance par un entraînement adéquat. "

De grâce, pas de caféine

Une tasse de café corsé ou un coca bien frais vous semblent être les remontants idéaux pour enchaîner les kilomètres de l’Autoroute du Soleil. Pourtant, ces types de boissons caféinées vous donnent envie d’uriner plus rapidement. Il en va de même pour le thé, les boissons énergisantes, les autres boissons gazeuses désaltérantes et l’alcool. Contentez-vous donc de boire de l’eau (et gardez le pastis pour plus tard).

La suite sous la photo.

Évitez toute pression sur votre vessie

Minimiser la pression exercée sur votre vessie pourra aider à réduire la fréquence des mictions pendant un voyage en voiture. Choisissez donc des vêtements qui ne compriment pas trop votre vessie ou qui ne sont pas (trop) serrés. Si nécessaire, desserrez la ceinture de votre pantalon ou ouvrez le bouton supérieur pendant le trajet.

La grosse commission avant de partir

L’envie d’uriner est moins forte lorsque les intestins sont vides. C’est parce que votre rectum fait pression sur votre vessie. Plus il est vide, moins il comprime votre vessie. Pour éviter les mictions fréquentes pendant un long trajet en voiture, il est sage de prévoir, si possible, la grosse commission avant le départ.

Éviter le stress

Vous êtes stressé ? Dans ce cas, il est fort probable que vous deviez uriner plus souvent. Dès lors, préparez-vous du mieux que vous pouvez : planifiez votre itinéraire, assurez-vous d’emporter tous vos effets et médicaments importants et veillez à ce que tout soit prêt pour vous accueillir à votre lieu d’arrivée. Vous pourrez ainsi entamer votre voyage plus sereinement.

Gérez la température dans l’habitacle

Le froid peut rapprocher les envies d’uriner. Une température agréable dans la voiture pourra vous aider à retarder votre pause pipi.

Mangez des produits riches en fibres

Les aliments riches en fibres absorbent une partie de l’humidité, la vessie se remplit dès lors moins rapidement, ce qui peut réduire le besoin d’uriner pendant un voyage en voiture. Ainsi, évitez de manger de la pastèque ou d’autres aliments qui contiennent beaucoup d’eau et mangez plutôt une tartine, par exemple. Mais... n’en abusez pas non plus, car pour avoir des selles souples, vous devez aussi absorber suffisamment de liquides. Sans quoi, vous risquez la constipation.

Évitez les routes cahoteuses

Plus vous serez secoué, plus la pression sur votre vessie sera importante. Délaissez les routes touristiques, aussi idylliques qu’elles puissent paraître, mais parfois mal entretenues, et optez pour les autoroutes lisses qui mettront moins à mal votre vessie.

" Le traitement privilégié de l’hyperactivité vésicale : médicaments, physiothérapie et modification du mode de vie. "

Enfin, entraînez votre vessie

Préparer votre vessie pour un long voyage en voiture ne commence pas au moment de claquer votre porte, mais souvent des mois à l’avance. Parfois, votre vessie s’est habituée à un comportement mictionnel inadapté. Si vous allez aux toilettes régulièrement par précaution, avant d’avoir besoin d’uriner, votre vessie n’est plus habituée à retenir l’urine pendant longtemps. Avant de partir en voyage, il peut donc être utile de réapprendre à votre vessie à attendre un peu plus longtemps, jusqu’à ressentir une réelle envie d’uriner. Cet entraînement est possible avec l’aide d’un kinésithérapeute.

Solutions médicales

Vous avez une vessie hyperactive et cela vous inquiète vraiment ? Un bon conseil : osez en parler, par exemple avec votre médecin traitant ou un spécialiste. Il vous posera des questions détaillées sur vos symptômes et les causes possibles et procédera à un examen physique. En fonction du diagnostic sous-jacent éventuel, une décision sera prise quant aux examens complémentaires, tels que la tenue d’un journal urinaire, un questionnaire pour évaluer la gravité de vos symptômes, une échographie urinaire ou une analyse d’urine. Le traitement privilégié allie souvent médicaments, thérapie physique et modification du mode de vie.

Tout article de blog publié sur le blog de l’UZ Brussel reflète uniquement les opinions de son auteur.

Dr Katrien Klockaerts Dr Katrien Klockaerts
Dr Katrien Klockaerts
Cheffe de la clinique d’urologie de l’UZ Brussel
Katrien Klockaerts est urologue à l’UZ Brussel, où elle consulte et pratique des interventions chirurgicales. Elle est associée à la Bekkenbodemkliniek (clinique du plancher pelvien), qui se compose d’une équipe multidisciplinaire de chirurgiens abdominaux, de gynécologues, d’urologues, de spécialistes en gastro-entérologie, de kinésithérapeutes et de radiologues. Elle est également secrétaire du Belgian Working Group of Functional Urology.

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