Le soleil: faits et mythes

Le soleil: faits et mythes

13 juin 2022

Chaque année 46.000 nouveaux diagnostics de cancer

Here comes the sun … It's all right. Disons que cela me rend un peu moins lyrique que Paul McCartney et ses acolytes. Dans mon cabinet, je vois - malheureusement - de plus en plus le côté obscur du soleil. Le nombre de cancers de la peau est en augmentation. Avec 46.000 nouveaux cas par an, la Belgique fait même partie du podium européen. En 2000, ils n'étaient encore que 11 000. Parmi ces patients atteints de cancer de la peau, le nombre de jeunes est également en augmentation. Ce n'est pas une bonne chose, c'est plutôt inquiétant.  Un certain nombre de mythes à ce sujet n’y sont pas étrangers.

Peau bronzée = peau abîmée

Dans les années ‘70, de nombreux baby-boomers ont traversé l'été avec des coups de soleil. Ils ont été la première génération d'après-guerre à s'exposer au soleil de manière aussi intense et excessive. Souvent sans aucune protection. Une peau bronzée est devenue le symbole ultime du statut et de la beauté. Rien de tout cela, car une peau bronzée n'est rien d'autre qu'une peau abîmée. Aujourd'hui, nous connaissons le prix que cette génération doit payer pour cela : 1 Belge sur 5 est atteint d'un cancer de la peau avant l'âge de 75 ans. Heureusement, plus de 90 % d'entre eux sont des carcinomes basocellulaires et des carcinomes spinocellulaires, des formes de cancer de la peau qui sont généralement faciles à traiter. Dans 2 % des cas, il s'agit toutefois d'un mélanome, une tumeur à croissance agressive qui peut se propager rapidement. Et le mélanome est le cancer qui se développe le plus rapidement dans la tranche d'âge 30-60 ans, en particulier chez les femmes de moins de 40 ans. Il est donc grand temps de renverser la vapeur et de dissiper certains des mythes persistants.

« Le mélanome est le cancer qui se développe le plus rapidement dans la tranche d'âge 30-60 ans, en particulier chez les femmes de moins de 40 ans »

Mythe n°1: « Lorsqu’il fait nuageux, je n’ai pas besoin de protection solaire »

Même par temps nuageux, jusqu'à 80 % des rayons UV nocifs peuvent pénétrer dans la peau. Certains smartphones affichent désormais l'indice UV, tel qu'indiqué par l’IRM, dans leur application météo. L'indice reçoit une valeur allant de 0 (faible intensité des UV, la peau brûle lentement) à 11+ (intensité extrêmement élevée des UV, la peau brûle presque immédiatement). Si ce chiffre est égal ou supérieur à 3, voici les grands principes de base :

  • Protection : cherchez l'ombre, surtout entre 11 heures et 16 heures.
  • Vêtements : couvrez votre peau avec des vêtements tels qu'un T-shirt et un chapeau ou une casquette
  • Crème solaire : Appliquez généreusement de la crème (FPS 30 ou plus) toutes les 2 à 3 heures.

La suite sous la photo.

Dermatologie, protection solaire

Mythe n°2: « La peau doit d’abord devenir rouge avant de pouvoir bronzer »

Une peau rouge pendant ou après une exposition au soleil signifie que votre type de peau ne supporte pas le soleil et que les cellules de la peau sont déjà endommagées. Si cela se produit plus fréquemment au fil des ans, certaines cellules cutanées endommagées peuvent devenir malignes, ce qui entraîne la formation d'un cancer de la peau.

Mythe n°3: « Les meilleurs produits solaires sont les plus coûteux »

Les meilleurs produits solaires sont ceux que vous appliquez réellement, quel que soit leur prix. Tous les jours. Par conséquent, investissez dans la recherche d'un produit avec lequel vous êtes à l'aise et que vous aimez utiliser. La texture et le parfum jouent ici un rôle important.

Mythe n°4: « Les filtres UV bloquent la vitamine D »

Le corps fabrique de la vitamine D lorsqu'il est exposé à la lumière du soleil. Les filtres UV ne l'arrêtent pas car aucune crème solaire ne protège votre peau à 100 %. Donc il y aura toujours certains rayons UV qui atteindront toujours votre peau. Des études montrent que même les personnes qui appliquent rigoureusement de la crème solaire ne présentent pas de carences évidentes en vitamine D. En outre, vous pouvez facilement équilibrer la vitamine D avec des compléments alimentaires.

Mythe n°5: « Les produits de protection solaire sont peu efficaces et en plus sont cancérigènes »

L'Union européenne impose des exigences et des règles de sécurité strictes aux produits de protection solaire, sur la base des dernières connaissances scientifiques. Selon la législation européenne, les perturbateurs endocriniens ne sont pas autorisés à être utilisés dans les cosmétiques, ou seulement dans une mesure limitée. Les quantités impliquées sont si faibles que les effets nocifs sont négligeables. Concrètement, si vous utilisez les produits de protection solaire comme indiqué sur l'emballage, rien ne prouve à ce jour qu'ils soient cancérigènes. En revanche, il existe des preuves scientifiques convaincantes que le soleil provoque le cancer de la peau. Je recommande donc à tout le monde de se protéger correctement.

« Plus tôt vous réagirez, plus grandes seront vos chances de guérison. Un renvoi rapide est crucial »

Enfin, le cancer de la peau est souvent traitable s'il est détecté à temps.

Plus tôt vous réagirez, plus grandes seront vos chances de guérison. Un renvoi rapide est crucial. Vous pensez avoir un mélanome ou une autre forme de cancer de la peau ? Dans ce cas, allez d'abord consulter votre médecin généraliste. Connaissant vos antécédents, il évaluera la tache cutanée suspecte et verra si des examens complémentaires sont nécessaires.

Via une sorte de hotline, le médecin généraliste peut vous adresser à l'UZ Brussel pour un diagnostic rapide. Dans un délai de 1 à 2 semaines, vous aurez alors un rendez-vous avec l'un de nos dermatologues spécialisés. Sous certaines conditions, un rendez-vous direct dans notre consultation sur le cancer de la peau est également possible :
  • Une petite blessure qui ne guérit pas.
  • Un grain de beauté qui grossit ou devient soudainement plus petit.
  • Une lésion cutanée qui change de couleur ou devient asymétrique.
  • Une nouvelle lésion cutanée qui semble différente des autres.

Parce que mieux vaut toujours prévenir que guérir.

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Pr Jan Gutermuth Pr Jan Gutermuth
Pr Jan Gutermuth
Chef du service de Dermatologie
Jan Gutermuth s'est spécialisé dans les maladies de la peau à médiation immunitaire (telles que l'eczéma atopique ou le psoriasis), l'immunothérapie et la médecine préventive.

Le respect est inscrit dans l’ADN de l’UZ Brussel. Il joue donc un rôle central dans les réactions aux informations ou aux blogs. Nous sommes ravis de connaître votre opinion et restons ouverts à vos suggestions ainsi qu’à vos questions, mais vous demandons de respecter quelques règles simples. Seules les réactions qui respectent ces règles seront approuvées et publiées.