Syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) : le traitement de fertilité par maturation in vitro (MIV) nuit moins à la qualité de vie que la fécondation in vitro (FIV) classique

Syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) : le traitement de fertilité par maturation in vitro (MIV) nuit moins à la qualité de vie que la fécondation in vitro (FIV) classique

07 juillet 2022

Selon une étude menée par Brussels IVF, la clinique de la fertilité de l’UZ Brussel, les femmes atteintes du SOPK qui suivent un traitement de fertilité par maturation in vitro ressentent moins d’effets secondaires qu’avec un traitement classique par fécondation in vitro. Le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) est une affection hormonale qui touche environ 10 % des femmes et se caractérise souvent par une fertilité réduite due à un cycle irrégulier et à des troubles de l’ovulation. Ces femmes disposent généralement d’une grande réserve d’ovules et peuvent donc recourir à la maturation in vitro (MIV), une technique consistant à cultiver des ovules immatures en laboratoire avant de les féconder. Une différence importante avec la FIV classique est que la MIV ne nécessite pratiquement pas, voire pas du tout, d’injections d’hormones. Les femmes soumises à un traitement par MIV ont déclaré de présenter moins d’effets secondaires, mieux tolérer le traitement et ressentir un impact moindre sur leur vie relationnelle et sociale par rapport à celles qui optent pour un traitement classique par FIV. Si le traitement par MIV est moins efficace qu’une FIV, il présente quelques avantages qui en font un compromis acceptable pour ce groupe de patientes. Les résultats de cette étude ont été présentés cette semaine lors du congrès annuel de la European Society of Human Reproduction and Embryology.

Le traitement par FIV engendre plus d’effets secondaires et affecte plus largement la vie quotidienne et la sexualité des femmes souffrant du SOPK

Les chercheurs de Brussels IVF ont cherché à savoir si un traitement de fertilité par MIV affectait différemment la qualité de vie des patientes atteintes du SOPK par rapport à un traitement classique par FIV.

Cette étude prospective observationnelle a suivi 149 femmes qui ont subi leur premier cycle de MIV (75) ou de FIV (74) dans la période comprise entre mai 2017 et mars 2021. Dans le cadre de cette étude, des femmes de moins de 37 ans ayant entamé un programme de procréation médicalement assistée avec leur partenaire ont été invitées à remplir un questionnaire à différents stades de leur programme : lors de leur première consultation auprès de la clinique de la fertilité, lors du prélèvement des ovules et enfin après avoir pris connaissance du résultat du premier cycle de traitement.

La suite sous la photo.

Linde Mostinckx, coordinatrice clinique-SOPK à l’UZ Brussel explique :

« L’analyse a montré que les femmes qui suivaient un traitement classique par FIV ressentaient davantage d’effets secondaires pendant et après le prélèvement de leurs ovocytes que les femmes passant par la MIV. Les femmes soumises à la MIV semblaient également mieux tolérer le traitement, suggérant que le traitement classique par FIV perturbait davantage la vie quotidienne de ces femmes et affectait leur santé psychique. En outre, les patientes passant par la MIV souffraient moins de troubles de la sexualité et de la communication. Enfin, elles ont estimé que leurs interactions sociales étaient davantage affectées par le traitement conventionnel de la FIV que par la MIV. »

Les résultats de cette étude doivent maintenant être approfondis.

La MIV : une alternative acceptable pour les femmes souffrant du SOPK

Les femmes atteintes du SOPK qui ont une réserve ovocytaire importante réagissent généralement plus fortement au traitement conventionnel de la FIV que les femmes sans SOPK. En outre, les femmes souffrant du syndrome présentent un risque accru de surstimulation ovarienne, qui peut se traduire par une forte augmentation de la taille des ovaires et des taux sanguins d’hormones, avec pour conséquence un risque plus élevé de thrombose. Pour ces patientes, la MIV peut être une alternative au traitement classique de la FIV.

Michel De Vos, chef de service à Brussels IVF ajoute :

« La MIV présente le grand avantage de ne pas, ou presque, nécessiter une stimulation hormonale des ovaires, car les follicules ovariens sont immatures lorsqu’ils sont ponctionnés. À l’inverse, lors d’une FIV classique, nous stimulons les ovaires par des injections d’hormones et essayons de récolter le plus grand nombre possible d’ovules matures juste avant l’ovulation. Grâce à de nombreuses recherches, il est possible de faire mûrir ou “maturer” des ovules immatures en laboratoire, moyennant des connaissances et une expertise suffisantes de l’équipe du labo. Étant donné que tous les ovocytes n’arrivent pas à maturité en laboratoire, l’efficacité du traitement pour une patiente ayant une réserve ovocytaire moyenne est nettement inférieure à celle de la FIV. Mais comme les femmes atteintes du SOPK disposent généralement d’une grande réserve d’ovocytes, le plus faible taux de réussite de la MIV peut être compensé chez ces patientes. »

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